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Détail d’un fragment de console ornée du XVe siècle conservée in situ

Recherches archéologiques

Place Royale et Palais du Coudenberg

 

L'ancien palais de Bruxelles sur le Coudenberg


R. Van der Weyden (copie d’après), Portrait de Philippe le Bon, vers 1445 (Panneau, Bruges, Groeningemuseum)



J. Vermeyen, Portrait de Charles Quint vers 1530 (Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts)



Dessin de la nef de la chapelle palatiale (disparue).
J.P. Van Bauerscheit, Vue intérieure de la chapelle du palais, 1720 (Dessin, encre, lavis et crayon sur papier, Bruxelles, Musée de la Ville, Maison du Roi)

Le palais a constitué le centre politique de Bruxelles depuis la formation des principautés médiévales et à travers les époques bourguignonnes, espagnoles et autrichiennes. Il a gardé ce rôle jusqu’à sa destruction par un incendie accidentel en 1731.
Le palais du Coudenberg ne fut peut-être pas le premier lieu d'installation du pouvoir politique à Bruxells. On ne sait, en effet, où placer la possible résidence bruxelloise du Carolingien Charles de France, duc de Basse-Lotharingie à la fin du Xe siècle. La tradition et l'historiographie font volontiers état d'un castrum construit sur l'île Saint-Géry, qui aurait constitué le premier pôle d'attraction urbain, mais les recherches actuelles mettent en doute le bien-fondé de cette hypothèse.
Au plus tard au XIIe siècle, un point fort fut installé sur les hauteurs du Coudenberg. De multiples transformations et agrandissements y furent réalisés.
En 1452, sous Philippe le Bon, une grande et majestueuse salle d’apparat fut édifiée : l’Aula Magna. Cette salle servit de cadre à la prestation de serment de Charles Quint en 1515 comme duc de Brabant et à son abdication quarante ans plus tard, en 1555.
Empereur, c’est lui qui fit construire, de 1525 à 1553, la chapelle palatine. Cette chapelle, de style gothique, était considérée à l’époque comme l’un des plus beaux édifices d’Europe. Le trésor fastueux de l’Ordre de la Toison d’Or y fut déposé durant trois siècles. Ceci explique l’appellation souvent utilisée de chapelle de la Toison d’Or.
Dès le départ de Philippe II pour l’Espagne en 1559, le Palais devint le siège des gouverneurs généraux.

 


J. Van de Velde, Curia Brabantiae in celebri et populosa urbe Bruxellis, 1649. (Gravure au burin, Vienne, Osterreichische Nationalbibliothek)


L. Vorsteman jr., Palatium Bruxellense Ducis Brabantiae, 1659. (Gravure au burin, Bruxelles, Bibliothèque Royale Albert Ier, Cabinet des Estampes)

 

Au XVIIe siècle, les archiducs Albert et Isabelle rendirent au Palais la splendeur des fastes souverains, après les années de soulèvement des Pays-Bas contre Philippe II.
Sous les Habsbourg d’Autriche, le Palais abrita l’austère archiduchesse Marie-Élisabeth, soeur de l’empereur Charles VI et gouvernante des Pays-Bas. Elle fut sauvée in extremis de l’incendie de la cour ducale qui détruisit d’innombrables trésors artistiques en 1731. Seuls la Chapelle, le trésor de l’Ordre de la Toison d’Or et beaucoup de tapisseries purent être sauvés, ainsi qu’une grande partie des manuscrits de la très riche Bibliothèque de Bourgogne que l’on jeta hâtivement par les fenêtres. Ces manuscrits forment le Fonds de la Réserve Précieuse de la Bibliothèque Royale de Belgique.
Cet incendie se déclara pendant la nuit du trois au quatre février 1731. La lutte contre le feu fut rendue difficile par le froid, l’heure tardive, les faibles moyens de l’époque et la désorganisation ; le Palais se consuma presque entièrement. La Cour se relogea rapidement dans l’hôtel d’Orange, situé à proximité.
Durant plus de quarante ans, la « Cour brûlée » resta à l’état de ruine. Divers projets de reconstruction furent bien mis en avant mais jamais réalisés, faute de moyens financiers.
En 1772, Charles de Lorraine, gouverneur général des Pays-Bas, fit entreprendre des travaux de démolition et de nivellement des ruines de l’ancienne cour ducale. Trois ans plus tard, la place en style classique que nous connaissons actuellement fut bâtie sur les plans de l’architecte français Barnabé Guimard. La chapelle palatine ne fut, elle, détruite qu’en 1778, ne correspondant plus au goût du jour qui rejetait le style gothique. Seuls ses niveaux inférieurs furent conservés pour servir de caves aux nouveaux hôtels.


Le palais en feu (incendie antérieur à celui de 1731)
Anonyme (monogrammiste G.V.A.), Incendie du palais (détail), XVIIIe siècle (Toile, Bruxelles, Musée de la Ville, Maison du Roi)


B. Guimard, Le palais après l'incendie de 1731, XVIIIe siècle (Dessin, Saint-Pétersbourg, Musée de l’Ermitage)