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Calice doré contenant le coeur de l'archiduc Ernest d'Autriche

Recherches archéologiques

Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule

 

Les graffiti de l'église romane


Des graffiti particulièrement nombreux s'enchevêtrent dans la région est de la crypte, sur les parois nord et sud.
Ils furent gravés entre la fin du XIe siècle et le début du XIIIe siècle. Tantôt ils schématisent des personnages ou des animaux, ici petit personnage brandissant son épée, peut-être vers un quadrupède [1], tantôt ils indiquent des noms (Albertus) [2] ou transcrivent des invocations (Pax) [2]. Exceptionnellement, ils marquent une date (MCXXXI) [3]. Les motifs cruciformes sont nombreux, ainsi que les motifs ornementaux circulaires tracés à l'aide d'un compas [3].

 

Le caveau de Jean II


Les ducs de Brabant n’avaient pas de crypte funéraire dynastique. Au début du XIVe  siècle, Jean II fit donc construire un caveau sous le chœur de la collégiale. Il y fut déposé en 1312, suivi en 1318 par sa femme Marguerite d’York.
Cette sépulture princière est une petite chambre rectangulaire dont l’implantation détruisit presque totalement les restes de l’abside romane de la crypte.
L’appareil des murs en grès calcaire est très soigné et conserve des enduits blancs où des croix furent peintes en rouge et des inscriptions en noir.


Le caveau de Jean II dans lequel a été déposé le sarcophage d’Ernest d’Autriche (SRAB).

 

La sépulture d'Ernest d'Autriche


En 1595, après à peine une année de gouvernement des Pays-Bas, l’archiduc Ernest d’Autriche (frère de l’archiduc Albert qui allait lui succéder) décédait. Il fut enseveli en 1600 dans le caveau de Jean II.
On y a retrouvé son sarcophage en plomb, orné d’anges et de poignées à tête de lion, ainsi que les objets qui, hors du sarcophage, devaient accompagner la sépulture princière (grande épée d’apparat très ornée et bonnet brodé de perles qui constituent un don du pape Sixte V (Bull. de l’IRPA, 32, 2006-2008, p. 225-266), urne dorée contenant le cœur du défunt et crucifix).

 

Onze mille six cents éléments de sulpture


Sous les pavements successifs du chœur, on a découvert une strate de préparation faite d’un concassé de pierrailles, morceaux de pierre blanche dont les plus grands atteignaient une trentaine de centimètres. Il s’agit de débris de sculptures du gothique flamboyant et de la Renaissance, dont certains polychromés.
Onze mille six cents pièces d’une qualité d’exécution peu commune ont ainsi été recueillies, essentiellement des éléments ornementaux et des fragments de personnages, parmi lesquels quelques très beaux visages.



1. Tête d’homme provenant du chœur de la Cathédrale. Sculpture gothique en pierre d’Avesnes. Hauteur du fragment : 11 cm. Hauteur présumée de la statue : une quarantaine de cm.
2. Fragment d’une tête juvénile presque grandeur nature en pierre d’Avesnes, XVe siècle. Le modelé, d’une sûreté remarquable, a été rehaussé d’une carnation halée.
3. Fragment d’une statuette féminine en pierre d’Avesnes recueillie dans le chœur gothique (hauteur totale estimée à 26 cm). Elle appartient à la fin de l’art gothique.
4. Élément d’architecture polychromé : un petit visage hilare surgit dans un coin. Hauteur : 12 cm. Art gothique.
Photos Éd. Racines & Lanoo (La Cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule, 2000), L. Polfliet et SRAB