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Recherches archéologiques

Église Notre-Dame du Finistère

 

L’église Notre-Dame du Finistère et son élégante silhouette caractéristique du XVIIIe siècle sont bien familières aux Bruxellois.  Mais avant elle qu’existait-il là ? Le quartier, inclus évidemment dans la deuxième enceinte, était très marécageux. C’est la cause du retard avec lequel son aménagement et ses premières constructions ont été entrepris. Dans les premières années du XVIIe siècle on construisit là une première église. L’aménagement s’engage. De cette église les textes nous parlent mais aucun plan, aucune vue ancienne ne permettaient de s’en faire une image.
En 1990, l’occasion nous fut donnée de préciser sur plusieurs points la réalité matérielle de ce sanctuaire.

Lors des travaux de restauration de l’église par la Ville de Bruxelles, le dallage fut entièrement déposé. Des ossements humains, des pierres tombales et des caveaux funéraires apparurent. Marcel Célis, représentant la Commission royale des Monuments et des Sites, obtint du maître d’ouvrage que la cellule de fouilles de la Société Royale d’Archéologie de Bruxelles puisse effectuer, en urgence, des sondages archéologiques dans le sous-sol. La fouille permit notamment l’examen plus ou moins détaillé de caveaux dont, en particulier, un groupe situé sous le chœur et qui se distingue par la diversité de mise en œuvre de tels ouvrages au XVIIIe siècle (voir photo).

Mais nos travaux avaient surtout révélé les fondations d’un bâtiment mononef de plan basilical simple et de dimensions réduites (voir plan) : il s’agissait de toute évidence de la chapelle de 1617 et de son annexe de 1649 (la chapelle Saint-Joseph) dont aucun relevé n’était connu. De l’édifice de 1617, seules des fondations en brique subsistent, en particulier dans le secteur de l’ancienne abside et des deux murs gouttereaux dont les bases feront office de chaînage au XVIIIe siècle, lorsque l’on entreprit de doubler les dimensions de l’église. On y installa les colonnes des trois premières travées de la nouvelle nef. Grâce à l’étude archivistique et stylistique de Anne Buyle, nous sommes en mesure d’apporter aussi des précisions concernant la façade qui était largement restée dans l’ombre. Ainsi, les archives du chantier de la construction nous apprennent que pour ériger les fondations de la nouvelle façade, il fut nécessaire d’araser complètement celles de 1617 jusqu’au radier de bois posé dans le substrat marécageux. La façade de 1617 adoptait sans doute un simple tracé rectiligne.

Voir Annales t. 59 et Investigations 1